LA MIGRATION DES JEUNES DEPUIS LE SENEGAL. VIVEMENT POUR UNE VERITABLE POLITIQUE MIGRATOIRE

Par MARIAMA BADJI, PRESIDENTE D´AFRICA FELIZ SENEGAL

LA PROBLEMATIQUE

Le Sénégal a une population fondamentalement jeune et fortement concentrée dans les centres urbains et péri-urbains ou elle vit dans un contexte marqué par : la pauvreté, l’insécurité alimentaire, les inégalités sociales, le chômage et le sous-emploi, le difficile accès à des services sociaux et de qualité. Il s’agit là d’une situation de vulnérabilité pour de larges franges de la population, particulièrement les femmes, les jeunes et les personnes handicapées qui souffrent de gaps importants dans la prise en charge de leurs besoins, singulièrement en éducation et formation, santé et protection sociale, insertion socioéconomique, etc… 

Selon les résultats définitifs du dernier recensement général de sa population, publiés au mois de juillet 2024 par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), une population résidante forte de 18.126.390 habitants : 50,6 % d’hommes ; 49,4% de femmes ; 98,9 % d’individus de nationalité sénégalaise ; la moitié a moins de 19 ans ; 39% ont moins de 15 ans ; 75% ont moins de 35 ans.

Les Sénégalais sont connus pour leur intense mobilité internationale. A titre d’illustration, de 2018 à 2023, les statistiques révèlent un fort taux d’émigration, la plupart vers l’Europe (France : 20,7 % ; Espagne : 14,9 % ; Italie : 15,3 %) ; l’Afrique de l’Ouest : 27,5% et l’Afrique Centrale : 11,5%).

Les difficultés d’insertion professionnelle et sociale font que la recherche de travail (73,4%) et les études/apprentissages (12,2%) apparaissent comme les raisons principales qui incitent nombre de jeunes sénégalais à s’orienter vers l’émigration, qu’elle soit légale ou illégale. Ainsi, durant une bonne partie de l’année, de jeunes Sénégalais (et d’autres pays limitrophes), hommes, femmes et enfants décident, au risque de perdre leur vie, d’entreprendre un périlleux périple en traversant les océans, à la recherche d’une hypothétique vie meilleure pour eux-mêmes et/ou leurs familles.

Aujourd’hui, l’émigration irrégulière des jeunes Sénégalais vers d’autres cieux supposés plus cléments, notamment l’Europe et de plus en plus l’Amérique centrale et celle du Sud, est devenue un phénomène douloureux face auquel diverses alternatives ont été déroulées et d’importantes ressources mobilisées sans aucun succès. A n’en pas douter, les stratégies se sont révélées inappropriées et les financements reçus se sont volatilisés.

En dépit des drames récurrents qui se produisent dans l’océan, des Sénégalais, essentiellement des jeunes, mais aussi de plus en plus des femmes et des enfants, tentent encore de partir de plus belle, par tous les moyens qu’offrent des passeurs, véritables escrocs et criminels prêts à déverser leur clientèle entre les mains de tortionnaires présents sur des rivages sinistres ou en plein désert, si une partie ou toute la cargaison humaine n’a pas péri dans les eaux. 

Le Sénégal est un pays de transit, d’accueil mais surtout de départ. Il y existe divers points de départ et il n’y a pas un seul jour où de jeunes ne sont pas embarqués dans des pirogues de fortune remplies à bord puis déposés et perdus dans des endroits inconnus et invivables, ou échouant quelque part, avec des morts atroces par noyade, des rescapés rachitiques, physiquement et mentalement atteints. Les régions de Saint-Louis, Thiès (Mbour), Fatick et progressivement celle de Ziguinchor sont les plus touchées, particulièrement les familles de pécheurs, en plus de ressortissants de pays de la sous-région ouest africaine.

Face à ces drames qui s’amplifient de jour en jour et que les statistiques ont encore du mal à quantifier, mais aussi face à ce sentiment d’impuissance de la communauté nationale alors que ce phénomène devrait être absolument jugulé, il s’avère impérieux de se mobiliser résolument, pour que le pays puisse disposer d’une véritable politique migratoire à partir de nouveaux paradigmes. Pour cela, en prenant en compte des défis importants comme le chômage chronique qui pousse les jeunes à partir, la répression des migrants sur des côtes africaines, les défaillances dans la prise en charge des migrations au sein du continent pour avancer vers l’intégration des peuples, les accords dits de coopération avec des pays européens dont la posture et les pratiques pour accorder des visas symbolisent une grosse entreprise d’escroquerie.

Il convient de saluer les efforts fournis par des associations, organisations non gouvernementales et plateformes de la société civile, toutes engagées à mobiliser une diversité d’acteurs du secteur, pour mener des actions de plaidoyer et accompagner l’Etat pour la consolidation et l’amélioration de sa « politique migratoire ». L’on peut citer, entre autres initiatives marquantes d’appui, celles de l’Organisation Internationale pour les Migrations-OIM, l’Observatoire sénégalais des migrations, des Fondations  comme Rosa Luxembourg et Friedrich Ebert, mais aussi et surtout du Réseau Migration Développement-REMIDEV qui a célébré, comme chaque année, la Journée internationale des migrants-JIM le 18 décembre dernier avec pour thème de l’année 2024 « Migration, résilience et inclusion : quelles visions, politiques et stratégies pour s’adapter au nouveau contexte migratoire ? ». L’intérêt de cette célébration est d’avoir permis, avec l’ambition de disposer d’une politique migratoire nationale inclusive et respectueuse des droits des migrants, d’identifier des défis et enjeux majeurs afférents, parmi lesquels : l’augmentation continuelle du nombre de départs massifs de jeunes, une meilleure prise en charge des migrants détenus en prison, la problématique des visas, la mobilité intra-africaine,  la promotion de l’employabilité des jeunes par la formation professionnelle et technique, tout en saisissant les opportunités qu’offrent l’exploitation minière, l’économie verte, l’agriculture, l’artisanat et l’industrie, l’accompagnement des sénégalais de retour. 

Ces enjeux intègrent ceux de l’Agenda 2030, avec ses 17 objectifs de développement durable (ODD) qui sont un engagement à résoudre les problèmes complexes qui hantent le sommeil des peuples et appellent les trois impératifs que sont : d’abord, l’intégration des ODD dans les politiques et programmes nationaux de développement, ensuite l’application du principe de « ne laisser personne en rade », enfin la participation citoyenne et le dialogue social. Toutefois, il reste que le succès du processus est fondamentalement tributaire de l’effectivité d’un système de gouvernance inclusif et participatif, permettant de protéger les moyens d’existence des communautés et lutter contre la vulnérabilité et la pauvreté ; ce qui relève de la responsabilité centrale des pouvoirs publics (Etat central et collectivités territoriales) mais interpelle aussi au plus haut point toutes les autres familles d’acteurs, comme les associations communautaires, mouvements citoyens, collectifs de migrants, ONG, réseaux de la société civile, secteur privé.

QUELLES PERSPECTIVES AVEC LE NOUVEAU REGIME ?

Aujourd’hui, suite à l’élection présidentielle de 2024, les nouveaux dirigeants n’ignorent assurément pas qu’ils sont très attendus sur la question de l’émigration des jeunes vers différentes destinations, singulièrement avec les effroyables naufrages. Et pour cause ! Cette nouvelle alternance est apparue comme une suite à la fulgurante irruption des jeunes dans le champ politique, en voulant exprimer un désir profond d’en finir avec une vie quotidienne où les besoins essentiels sont loin d’être satisfaits, en éducation, formation, santé, alimentation, emploi…etc., ce qui les plonge dans de multiples stress, le désespoir dans leur pays, des déviances et les pousse à aller voir ailleurs, par tous les moyens, quitte à braver les océans et déserts, sous le slogan «Barça ou Barsàq» du journaliste feu Madior Fall qui signifie «Aller à Barcelone ou mourir».

Il est bon de relever que, lors de la campagne électorale, les candidats ont presque tous abordé le problème des migrations. Cependant, les vainqueurs par la voix de leur tête de liste dans toutes les localités visitées, a vulgarisé les grandes lignes d’un « AGENDA national de transformation / SENEGAL 2050 » qu’il a présenté comme le cadre d’action comportant les réponses que le nouveau régime compte apporter pour la satisfaction progressive des attentes de la population, dont celles des jeunes. 

A ces occasions, l’accent a été mis sur des messages clés de sensibilisation, notamment : en appelant les jeunes à ne pas emprunter la périlleuse route de l’Atlantique, en les assurant que les pays qu’ils veulent rejoindre sont eux-mêmes en crise ou en début de crise, en les invitant à être conscients que l’avenir du monde est en Afrique qui est le seul continent disposant d’une marge importante de progression et de croissance, ce que justifie les nombreux déplacements de nombre de dirigeants européens, américains et asiatiques pour venir négocier avec ceux de notre continent.  

En outre, avec les sacrifices des jeunes et la détermination des jeunes pour aboutir au changement, le pari de l’emploi est positionné au cœur de l’horizon 2050 à travers la création prévue de nouvelles unités industrielles pour l’exploitation des ressources naturelles de chaque région pouvant de générer des milliers d’emplois. 


Aussi, dans le cadre de la nouvelle vision nationale, des engagements sont pris en faveur de :

  • L’urgence d’une supervision stratégique du dispositif interministériel de lutte contre la migration irrégulière et d’une révision du cadre national de pilotage et de coordination opérationnelle des activités de prévention et de lutte contre la migration irrégulière, en renforçant l’alerte précoce, la collaboration des populations, la sensibilisation et la communication surtout à l’endroit et en lien avec les jeunes.
  • La mise en place d’un programme budgétaire spécial sur la prévention et la lutte contre la migration irrégulière, incluant le renforcement de tous les dispositifs préventifs, sécuritaires et coercitifs de lutte contre les départs de migrants à partir du territoire national, tenant compte de la complexité de la problématique qui est entretenue par des réseaux bien organisés, considérés comme de véritables trafiquants d’êtres humains et marchands d’illusions qui doivent être sanctionnés par la Justice à la hauteur de leurs actes ;
  • La tenue urgente, face aux causes profondes du développement de ce phénomène ces dernières années, de concertations nationales inclusives sur la migration irrégulière, en vue d’ajuster la stratégie nationale de lutte en la matière, respectueuse de la liberté de circulation et loin des approches répressives qui portent atteinte aux droits humains.  Nul doute que de ces concertations émaneront des réflexions, analyses, recommandations qui seront autant d’éléments pouvant aider l’Etat dans ses prises de décisions. 

En somme, avec cette émigration irrégulière et ses drames incessants qui frappent de nombreuses familles mais aussi tirant les leçons des échecs des initiatives et mesures précédentes et en cours, le Sénégal a besoin de s’entourer d’une expertise sûre et de bâtir un engagement national fondé sur une approche de respect des droits humains, pour des programmes, des stratégies de mobilisation et d’actions concertées qui articulent la prise en charge des grands défis suivants :

(i) la rénovation des actions d’information, de communication et de sensibilisation contre l’émigration irrégulière, dans une approche sociocommunautaire, (ii) la promotion efficace de l’employabilité des jeunes par la formation, (iii) l’appui à l’insertion socioprofessionnelle, par l’exploitation des niches qu’offrent l’agriculture et le secteur des ressources naturelles, (iv) la  véritable protection des migrants combinée à l’accompagnement de ceux de retour et ceux désirant rentrer, (v) l’adoption, au niveau ouest africain, de nouvelles dispositions devant faciliter, mieux encadrer et soutenir les déplacements des citoyens des divers pays de la région, (vi) la revue systématique des dispositifs encadrant la coopération avec les pays de destination hors du continent africain.    

LA MIGRACIÓN DE LOS JÓVENES DESDE SENEGAL.

FIRMEMENTE A FAVOR DE UNA AUTÉNTICA POLÍTICA MIGRATORIA

Por Mariama Badji, Presidenta de África Feliz Senegal

La problemática

Senegal tiene una población fundamentalmente joven, muy concentrada en los centros urbanos y periurbanos, que vive en un contexto marcado por la pobreza, la inseguridad alimentaria, la desigualdad social, el desempleo y el subempleo, así como el difícil acceso a servicios sociales de calidad. Se trata de una situación de vulnerabilidad para amplios sectores de la población, especialmente las mujeres, los jóvenes y las personas con discapacidad, que sufren importantes carencias en la atención de sus necesidades, sobre todo en materia de educación y formación, sanidad y protección social, integración socioeconómica, etc.

Según los resultados definitivos del último censo general de su población, publicado en julio de 2024 por la Agencia Nacional de la Estadística y la Demografía (ANSD), Senegal tiene una población residente de 18.126.390 habitantes: 50,6% hombres; 49,4% mujeres; 98,9% de nacionales senegaleses; la mitad tiene menos de 19 años; el 39% menos de 15 años; el 75% tiene menos de 35 años.

Los senegaleses son conocidos por su intensa movilidad internacional. A título ilustrativo, de 2018 a 2023, las estadísticas revelan una elevada tasa de emigración, principalmente hacia Europa (Francia: 20,7%; España: 14,9%; Italia: 15,3%); África Occidental: 27,5% y África Central: 11,5%).

Debido a las dificultades de integración profesional y social, la búsqueda de trabajo (73,4%) y los estudios/aprendizaje (12,2%) parecen ser las principales razones por las que muchos jóvenes senegaleses recurren a la emigración, ya sea regular o irregular. Durante gran parte del año, hombres, mujeres y jóvenes de Senegal (y de otros países vecinos) deciden, a riesgo de perder la vida, embarcarse en un peligroso viaje a través de los océanos, en busca de una hipotética vida mejor para ellos y/o sus familias.

Hoy en día, la emigración irregular de jóvenes senegaleses a otros climas supuestamente más clementes, sobre todo Europa y cada vez más América Central y del Sur, se ha convertido en un fenómeno doloroso ante el que se han planteado diversas alternativas y movilizado importantes recursos sin ningún éxito. No cabe duda de que las estrategias han resultado inadecuadas y los fondos recibidos se han evaporado.

A pesar de las tragedias recurrentes que se producen en el océano, los senegaleses, sobre todo jóvenes, pero también cada vez más mujeres y niños, siguen intentando salir por todos los medios que les ofrecen los contrabandistas, auténticos estafadores y delincuentes dispuestos a arrojar a sus clientes en manos de torturadores en costas siniestras o en medio del desierto, si parte o la totalidad de la carga humana no ha perecido en las aguas. 

Senegal es un país de tránsito, de acogida, pero sobre todo de partida. Hay varios puntos de partida, y no pasa un día sin que se cargue a los jóvenes en piraguas improvisadas, se les deje y se pierdan en lugares desconocidos e inhabitables, o queden varados en alguna parte, con muertes horribles por ahogamiento, y los supervivientes atrofiados, física y mentalmente dañados. Las regiones de Saint-Louis, Thiès (Mbour), Fatick y, poco a poco, Ziguinchor son las más afectadas, sobre todo las familias de los pescadores, así como los nacionales de países de la subregión de África Occidental.

Frente a estas tragedias, que aumentan día a día y que las estadísticas siguen teniendo dificultades para cuantificar, pero también frente a este sentimiento de impotencia por parte de la comunidad nacional cuando este fenómeno debería frenarse absolutamente, es imperativo movilizarse con determinación para que el país pueda disponer de una verdadera política migratoria basada en nuevos paradigmas. Para ello, hay que tener en cuenta grandes retos como el desempleo crónico, que empuja a los jóvenes a marcharse, la represión de los emigrantes en las costas africanas, los fallos en la gestión de las migraciones dentro del continente para avanzar hacia la integración de los pueblos y los llamados acuerdos de cooperación con los países europeos, cuya actitud y prácticas en la concesión de visados simbolizan una gran estafa.

Son dignos de elogio los esfuerzos realizados por asociaciones, organizaciones no gubernamentales y plataformas de la sociedad civil, todas ellas comprometidas con la movilización de una diversidad de actores del sector, para llevar a cabo una labor de defensa y apoyo al Estado en la consolidación y mejora de su «política migratoria». Otras iniciativas de apoyo destacables son las de la Organización Internacional para las Migraciones (OIM), el Observatorio Senegalés de las Migraciones, fundaciones como Rosa Luxemburgo y Friedrich Ebert y, sobre todo, la Red para el Desarrollo de las Migraciones (Réseau Migration Développement – REMIDEV), que celebró, como cada año, el Día Internacional del Migrante (DIM) el pasado 18 de diciembre y cuyo tema del 2024 era “Migración, resiliencia e inclusión: ¿qué visiones, políticas y estrategias para adaptarse al nuevo contexto migratorio?”. La importancia de esta celebración radica en que, con la ambición de contar con una política nacional de migración integradora y respetuosa con los derechos de los migrantes, ha permitido identificar los principales retos y desafíos que se plantean, entre ellos : el continuo aumento del número de salidas masivas de jóvenes, una mejor atención a los migrantes detenidos en prisión, el problema de los visados, la movilidad intra-africana, la promoción de la empleabilidad de los jóvenes mediante la formación profesional y técnica, aprovechando al mismo tiempo las oportunidades que ofrecen la minería, la economía verde, la agricultura, la artesanía y la industria, el apoyo a los retornados senegaleses. 

Entre estos retos figuran los de la Agenda 2030, con sus 17 Objetivos de Desarrollo Sostenible (ODS), que constituyen un compromiso para resolver los complejos problemas que acechan el sueño de las personas y exigen tres imperativos: en primer lugar, la integración de los ODS en las políticas y programas nacionales de desarrollo; en segundo lugar, la aplicación del principio de «no dejar a nadie atrás» y, en tercer lugar, la participación ciudadana y el diálogo social. Sin embargo, el éxito del proceso depende fundamentalmente de la eficacia de un sistema de gobernanza inclusivo y participativo, que permita proteger los medios de subsistencia de las comunidades y luchar contra la vulnerabilidad y la pobreza. Esta es la responsabilidad central de las autoridades públicas (gobierno central y autoridades locales), pero también implica a todas las demás familias de actores, como las asociaciones comunitarias, los movimientos ciudadanos, los grupos de migrantes, las ONG, las redes de la sociedad civil y el sector privado.

¿Cuáles son las perspectivas bajo el nuevo régimen?

Hoy en día, tras las elecciones presidenciales de 2024, los nuevos dirigentes son sin duda conscientes de que se les espera con impaciencia sobre la cuestión de la emigración de los jóvenes a diversos destinos, sobre todo a la vista de los terribles naufragios. ¡Y con razón! Este nuevo cambio se ha producido como consecuencia del meteórico ascenso de los jóvenes en la arena política, expresando un deseo profundamente arraigado de poner fin a una vida cotidiana en la que sus necesidades esenciales distan mucho de estar cubiertas en materia de educación, formación, salud, alimentación, empleo, etc., sumiéndoles en múltiples tensiones y presiones, Bajo el lema «Barça ou Barsàq», acuñado por el difunto periodista Madior Fall, que significa «Irse a Barcelona o morir», estos jóvenes se ven sumidos en múltiples tensiones, desesperación en su propio país, desviaciones y el deseo de irse a otra parte, por todos los medios, aunque sea atravesando océanos y desiertos.

Cabe señalar que, durante la campaña electoral, casi todos los candidatos abordaron el problema de la migración. Sin embargo, los candidatos vencedores, a través de sus cabezas de lista en todas las localidades visitadas, popularizaron las grandes líneas de una «Agenda Nacional de Transformación / SENEGAL 2050», que presentaron como un marco de acción que contiene las respuestas que el nuevo régimen pretende aportar para responder progresivamente a las expectativas de la población, incluidos los jóvenes. 

En estas ocasiones, se hizo hincapié en mensajes clave de sensibilización, en particular: pedir a los jóvenes que no tomen la peligrosa ruta atlántica, asegurarles que los países a los que quieren unirse están ellos mismos en crisis o al principio de una crisis, invitarles a ser conscientes de que el futuro del mundo está en África, que es el único continente con un importante margen de progreso y crecimiento, hecho que justifica los numerosos viajes realizados por numerosos dirigentes europeos, americanos y asiáticos para venir a negociar con los de nuestro continente.  

Además, gracias a los sacrificios de los jóvenes y a su voluntad de cambio, el empleo está en el centro del horizonte 2050, mediante la creación prevista de nuevas unidades industriales para explotar los recursos naturales de cada región y generar miles de puestos de trabajo. 

Asimismo, como parte de la nueva visión nacional, se han asumido compromisos a favor de:

₊ La urgente necesidad de supervisar estratégicamente el mecanismo interministerial de lucha contra la migración irregular y revisar el marco nacional de pilotaje y coordinación operativa de las acciones de prevención y lucha contra la migración irregular, fortaleciendo la alerta temprana, la colaboración con la población, la sensibilización y la comunicación, especialmente dirigida y vinculada con los jóvenes.

₊ La puesta en marcha de un programa presupuestario especial de prevención y lucha contra la migración irregular, que incluya el refuerzo de todas las medidas preventivas, de seguridad y coercitivas para luchar contra la salida de migrantes del territorio nacional, teniendo en cuenta la complejidad del problema que mantienen redes bien organizadas, consideradas como verdaderos traficantes de seres humanos y vendedores de ilusiones que deben ser castigados por la Justicia a la altura de sus actos ;

₊ La celebración urgente de consultas nacionales inclusivas sobre la migración irregular, en vista de las causas profundas del desarrollo de este fenómeno en los últimos años, con miras a ajustar la estrategia nacional para combatirlo, que respete la libertad de circulación y se aleje de los enfoques represivos que vulneran los derechos humanos.  No cabe duda de que estas consultas producirán reflexiones, análisis y recomendaciones que ayudarán al Estado en su toma de decisiones. 

En resumen, con la emigración irregular y las tragedias constantes que afectan a tantas familias, pero también sacando lecciones de los fracasos de las iniciativas y medidas anteriores y actuales, Senegal necesita rodearse de expertos fiables y construir un compromiso nacional basado en un enfoque respetuoso con los derechos humanos, para programas, estrategias de movilización y acciones concertadas que aborden los siguientes grandes retos:

 (i) la renovación de las campañas de información, comunicación y sensibilización contra la emigración irregular, con un enfoque sociocomunitario, con los países de destino fuera del continente africano, (ii) la promoción efectiva de la empleabilidad de los jóvenes mediante la formación, (iii) el apoyo a la inserción socioprofesional, explotando los nichos que ofrecen la agricultura y el sector de los recursos naturales, (iv) una verdadera protección de los emigrantes combinada con el apoyo a los que regresan y a los que desean regresar, (v) la adopción, a nivel de África Occidental, de nuevas disposiciones para facilitar, encuadrar mejor y apoyar la circulación de los ciudadanos de los distintos países de la región, (vi) la revisión sistemática de las modalidades de cooperación con los países de destino fuera del continente africano.    

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