D’après le ministère italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, le nombre de migrants clandestins ayant débarqué en Italie a chuté de 65 % en 2024. Selon lui, l’Italie a réussi à « de bloquer les départs de 192.000 migrants irréguliers en provenance de Libye et de Tunisie ».
Par Frederic Kondiano, Economiste
En Italie, la situation des migrants n’est pas une nouvauté pour personne ni pour le gouvernement qui est l’organe maîtresse de la regularisation des migrants sur son territoire. Selon les sources du Departement de la securité publique italienne : « En 2022 il y a eu 67.418 migrants debarqués sur le territoire italien; en 2023 l’italie a vu une augmentation du chiffre migratoire de 128.815 migrants arrivés sur son territoire et pour l’année 2024 du 1er janvier au 16 septembre il y a eu 44.676 nouveaux migrants »
Comparée aux deux années antérieures, 2024 l’on remarque une baisse enorme de débarquement de migrants, mais il suffit de quelques jours de météo clémente pour que les traversées de la Méditerranée centrale, entre la Tunisie, la Lybie et l’Italie, repartent à la hausse comme nous l’indiques les statisques du Departement de la securité publique de l’Etat Italien.
Durant le G7 en 2024 la presidente du gouvernement Italien, Giorgia Meloni, disait que la question migratoire est aussi une affaire de rayonnement international. Le dossier est la priorité de sa diplomatie, l’enjeu sur lequel la présidente du conseil italien dessine et affirme pour son pays un nouveau rôle de protagoniste en Europe et sur le continent africain. Tout remonte aux premiers jours de son mandat, quand elle a affirmé sa volonté d’affronter les flux migratoires en amont des frontières italiennes, brandissant un futur plan italien de soutien au développement des Etats de départ et de transit, à la substance encore nébuleuse.
Reprenant l’idée d’une Méditerranée dite “élargie”, courante dans la pensée géopolitique italienne, comprenant l’Afrique du Nord et le Sahel comme zone d’intérêt stratégique, elle a affirmé que l’Italie devait y accomplir la mission que la géographie lui avait confiée: celle de devenir un pont européen vers la rive sud.
Durant le sommet Italie-Afrique du 28 au 29 janvier 2024, d’où le plan de coopération et la question d’immigration illégale été au centre de la recontre, sans oublier le thème principale “un pont pour une croissance commune”, elle a mis l’accent sur la question de l’energie engageant l’Etat Italien dans une coopération d’un montant de 6 milliards de dollars.
Le “Plan Mattei”
C’est un plan qui porte le nom de Enrico Mattei, le fondateur du groupe énergétique Italien ENI. C’est l’un des gros projet que l’Italie a presenté à la tribune de l’ONU en septembre 2023 ratifié en janvier au Parlement Italien. Dans ce Plan, l’Etat Italien envisage de créer des emplois et les opportunités sur le sol Africain afin d’encourager les jeunes à l’entreprenariat dans les pays d’origines et d’éviter le rêve de l’immigration illégale que j’appelle le voyage vers l’enfer, car le nombre au depart n’est souvent pas le même chiffre à l’arrivée puisque beaucoup d’entre eux perdent la vie soit dans le desert soit dans la mer.
Le plan Mattei comprend des projets pilotes dans des domaines tels que l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement, l’agriculture et les infrastructures énergétiques. Il s’agit également d’un programme de coopération axé sur l’énergie. En d’autres mots, il s’agit d’un programme d’investissements et de partenariats variés. Il vise les secteurs de l’agroindustriel, le transport et les infrastructures, notamment l’énergie. Il touche aussi l’adaptation au climat et le développement de l’énergie propre en Afrique.
L’un des objectifs sous-entendus est de sécuriser l’approvisionnement de l’Union Européenne en produits énergétiques. Il s’agit aussi de contrer les migrations illégales. Cependant, le plan a été vivement critiqué depuis son adoption et a soulevé des inquiétudes auprès d’organisations non gouvernementales (ONG) italiennes et internationales. Certaines ONG pointent du doigt les critiques comme étant fragmentaires, la difficulté de ramener les projets individuels dans un cadre stratégique plus large, le manque de clarté et de transparence et leur systématisation.
Comme l’a déclaré la présidente Meloni, le plan Mattei vise à sanctionner un changement vers l’Afrique en accompagnant le développement durable du continent « sur un pied d’égalité ». Cependant, il reste complexe de rapporter un choix de projets jusqu’ici fragmenté à un cadre stratégique large.
En effet, il reste à évaluer à la fois la faisabilité des objectifs du plan, au-delà de la dimension spécifique de chaque projet, et la possibilité que les modalités de coopération annoncées puissent réellement répondre aux objectifs les plus élevés du plan en termes de promotion d’un développement inclusif effectif et de promotion de la stabilité sur le continent. Dans ce contexte, la création de valeur ajoutée pour les populations africaines, érigée en critère général d’intervention du plan, dire pourquoi ces ong critiquent le plan, Cela devrait conduire au dépassement d’un modèle relationnel basé sur le dualisme entre ceux qui détiennent les ressources, je parle des pays africains, et ceux qui, comme l’Italie et d’autres pays européens, ont jusqu’à présent visé substantiellement à se les approprier et détiennent les fonds et la technologie pour les transformer. Finalement, le plan Mattei envisage des partenariats commerciaux entre l’Italie et l’Afrique; il suiffit de voir les relations commerciales entre l’Italie- Algerie; entre l’Italie – le Mozambique; entre l’Italie – Egypte etc…
Le gouvernement italien a répété à plusieurs reprises qu’il s’agit d’un plan d’intérêt national, mais parmi les principes fondamentaux du développement durable, il y en a un dont le bénéfice profite largement sans laisser personne de côté et qui satisfait les besoins du présent sans compromettre les générations futures.
La politique sociale d’accompagnement des immigrés en Italie est un model. Il suiffit de voir les rapports des coopératives sociales ou des associations comme la Communauté de Sant’Egidio, leur engagement envers les immigrés, de l’intégration culturelle à la recherche de l’emploi.