Du 20 au 21 septembre 2023, eut lieu à Madrid (Espagne), le forum international Afrique-Europe sous le thème « Sécurité, migrations et développement en Afrique-Europe ».
Il a été co-organisé par le Laboratoire d’Étude sur les Migrations Africaines (Espagne), présidé par M. Roméo Gbaguidi, et l’Institut Afrika (France), présidé par M. Paul Kananura, avec le soutien du Ministère des Affaires Étrangères, Union Européenne et Coopération (Espagne).
Il a été placé sous les auspices des autorités administratives espagnoles et africaines, dont M. le Vice-Amiral Jean Dominique Okemba, Ministre et Secrétaire Général du Conseil National de Sécurité de la République du Congo ; M. l’Amiral José Maria de Lima, Secrétaire d’Etat à la Défense Nationale de l’Angola ; et M. le Colonel Coronel Roger Nang Zengue, Commandant de l’École Militaire Inter-armée, représentant le Ministre de la Défense du Cameroun.
Durant ces deux jours il y a eu une moyenne de 160 participant.e.s, public et intervenant-e-s compris. Les différentes provenances par pays des participant.e.s est à souligner : Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Cuba, Guinée, Guinée Équatoriale, Espagne, France, Gabon, Haïti, Italie, Mali, Maroc, Niger, Ouganda, Portugal, République Centrafricaine, République du Congo, République Démocratique du Congo, Royaume Uni, Rwanda, Sénégal, Suède, Tunisie, USA, etc.
On peut dire qu’il s’est agit au final de compte d’un Forum International en accord au demeurant avec l’esprit de la problématique générale que les organisateurs ont voulu lui donner. Plusieurs sujets ont été évoqués à travers les panels parmi lesquels on notera les défis de l’Afrique face au changement géopolitique et au Nouvel Ordre mondial ; le terrorisme et menaces asymétriques ; les migration et les défis d’intégration ; la géostratégie et coopération internationale ; les enjeux de la migration, investissement local et jeunesse Africaine.
Des différentes lectures proposées à partir d’approches théoriques, méthodologiques et pragmatiques librement choisies par les intervenant.e.s, il ressort des convergences autour des enjeux politiques, sécuritaires, géostratégiques et de gestion des mouvements migratoires actuels et futurs. Un appel a été lancé dans le sens d’un renforcement de la paix mondial, la justice, le co-développement et du progrès réel entre l’Europe et l’Afrique qui doivent regrader enseble vers l’avenir des géneration futues en sortant de leurs certitudes et suffisances et surtout du mépris pour l’autre.
L’une des questions fondamentales qui se pose est celle de savoir comment identifier, appréhender et rendre compte de manière opérante ces différents enjeux que donnent à lire, à voir ou à entendre les concepts de sécurité, migration et développement. Car, à chaque fois que la notion de migration est abordée, le concept de sécurité s’es suit d’une manière quasi automantique. Généralement dans les discours politiques et des médias les deux notions sont concordées de manière négative pour mettre en relief une équation xénophobe assimilant le migrant au danger et donc à l’insécurité des autochtones et des États.
D’une manière générale, le niveau de réflexion a été élevé, les échanges furent cordiaux et rigoureux à la fois, profitables à tous et toutes. Ce Forum international Afrique Europe de Madrid a permis de faire le point sur les différents aspects de la trityque migration-sécurité-développement. Il s’en déduit sans doute des excellentes communications et échanges la richesse d’une thématique ambtieuse et audacieuse que s’avère utile et d’une grande importantce dans le contexe actuel marqué par une crise généralisée d’ampleur planétaire, anxiogène, complexe, protéiforme et sans précendant dans notre histoire contemporaine.
Les deux continents voisins, l’Afrique et l’Europe, doivent être des partenaires stratégiques et trouver des points de rencontre et de synergie. Pour ce faire, il conviendra d’élaborer un programme complet qui serve de fil conducteur, car la sécurité étant un aspect sur lequel se focaliser dans ses contours ne doit pas être seulement vue comme un mécanisme de défense. Par ailleurs, le mot clé doit être la globalité, puisque sécurité, progrès, stabilité et bien-être sont des enjeux majeurs à promouvoir.
Pour un nouveau paradigme de la coopération au développement entre l’Afrique et l’Europe, il convient de cesser de mettre l’accent sur les faiblesses du continent, et mettre fin à la sempiternelle comparaison du meilleur de l’Europe d’avec le pire de l’Afrique. En ce sens, il est à encourager l’action de l’Union Européenne pour la consolidation de la paix et de la sécurité, la formation des africains dans différents domaines de compétence, l’aide à la reforme du système financier et le pari de l’immigration régulière. Quant à l’Espagne, elle doit mieux analyser les réalités africaines en favorisant la création d’un écosystème de pensée afro-espagnole. Inviter les experts africains pour des échanges de haut niveau et promouvoir les investissements directs et efficaces en Afrique.
Le thème du prochain Forum, dont la date n’a pas été décidée, devrait porter sur « L’Afrique et l’Europe : un nouveau regard pour l’avenir d’un monde plus apaisé, inclusif et mieux équitable ». L’applaudissement nourri des participants a, de facto, validé le thème de la prochaine édition du Forum.
