Laboratoire d’Etude des Migrations Africaines

ACCUEIL DES MIGRANTS : FAIRE VIVRE LA SOLIDARITÉ

De confession religieuse musulmane, Aissatou Barry collabore depuis plusieurs années avec la Délégation Diocésaine des Migrations (DDM) de l’Église catholique de Tanger, au Maroc, où elle a occupé plusieurs postes de responsabilité.

Chaque jour, des hommes, femmes et enfants traversent le désert du Sahara pour rejoindre le Maroc, avec l’espoir de franchir les côtes espagnoles en quête d’un avenir meilleur. Pour fuir les traques policières, ces migrants sont obligés d’emprunter des routes qui les exposent à de nombreux dangers. Sur leur chemin, toutefois, ces personnes démunies rencontrent des bénévoles mobilisés pour faire vivre la solidarité.

« En 2015, en collaboration avec un ami, nous avons créé l’association Visa Sans Frontières, un groupement apolitique et à but non lucratif qui est née suite aux nombreux problèmes rencontrés par les migrants subsahariens au Maroc, en particulier dans le quartier Boukhelif de Tanger », témoigne Aissatou Barry. Une jeune dame d’origine guinéenne qui vit au Maroc depuis plusieurs années. Titulaire d’un Master en management des entreprises et d’un diplôme d’Éducatrice spécialisée dans le domaine social, elle a quitté Conakry pour le royaume chérifien. Avec un bagage intellectuel qu’elle a décidé de mettre au service de ses frères et sœurs migrants africains.

Un an après, elle intègre l’équipe de la Délégation Diocésaine des Migrations dans le cadre du projet Tanger Acceuil Migrant. Vu sa formation et les compétences acquises en gestion financière, elle bénéficie de promotions en occupant successivement les postes de monitrice du programme Nadafa (hygiène en arabe), jusqu’en mai 2017, puis de comptable de deux programmes plus grands à savoir Qantara (pont en arabe) et Sela (lien en arabe) jusqu’à décembre 2020.


Destinés aux migrants en situation de vulnérabilité, tous ces programmes couvraient les trois principales villes (Rabat, Casablanca, Tanger) ou étaient implantés les différents centres d’accueil de Caritas au Maroc. En 2021, elle participe au projet PROMIMED ―Protección Migrantes Mediterráneo― Assistance et protection des personnes migrantes vulnérables sur toute la côte nord méditerranéenne du Maroc, financé par l’Union Européenne et porté par la fondation espagnole Entreculturas en collaboration avec la Délégation Diocésaine des Migrations.

 

Sans fausse modestie, elle y occupe respectivement les postes de coordinatrice financière puis de coordinatrice d’intervention technique. Le projet rentre aussi dans la Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile et dans le cadre d’appui socio-psycho-sanitaire signalé dans les conventions signées par le Maroc pour protéger la vie des migrants et faciliter leur intégration sociale et l’accès aux différents droits.

 

Nous avons besoin les uns des autres pour construire la fraternité universelle. Cela, Aissatou le sait, elle qui malgré sa foi musulmane a été accuillie par des chrétiens dans une expérience de partage et de confiance. Son cas est aussi celui d’hommes et de femmes qui, un jour, ont été amenés à se croiser et à vivre quelque chose ensemble.

La Délégation Diocésaine des Migrations (DDM) est une entité de l’Église catholique de Tanger au Maroc,  elle a été créée en juillet 2011 par l’archevêque de Tanger Monseigneur Santiago Alegro et sous la conduite de Sr Inmaculada María Gala dans le but de fournir une réponse adéquate aux problèmes du phénomène migratoire dans  la côte nord du Maroc. La DDM est présente dans (2) deux zones : la zone occidentale qui couvre les villes de Tanger et Tétouan et la zone orientale couvrant les villes de Nador et Al-Hoceima ou sont implantés les différents centre d’accueil. La DDM est la porte d’entrée des migrants à Tanger, le premier endroit où ils se dirigent une fois arrivés dans la ville pour demander de l’aide. Elle s’est fixé comme mission principale d’assister et de protéger les migrants en situation de vulnérabilité à travers la mise en place de différents services dans ses différents centres d’accueils.

 

Service Sociale : c’est le premier contact qui se fait à travers l’accueil. On y fait de  l’assistance humanitaire (distribution des paniers alimentaires, kitshygiènes), l’assistance sociale (le service douche, buandérie, vestiaires), les démarches administratives et juridiques, la scolarisation des enfants dans les établissements publics marocaines, l’assistance psychosociale (les ateliers psychosociaux pour le bien être des bénéficiaires, les sensibilisations sur les droits des personnes migrantes et refugiées, sensibilisation l’hygiène corporelle, assistance psychologique).

Service médicale : il fait l’accompagnement dans les structures santé publique et privée, la prise en charge des soins et examens médicaux, l’achat des médicaments. Ce service organise aussi des ateliers de sensibilisation destiné aux migrants sur différentes thématique.

Espace femmes : on y fait des campagnes de sensibilisation dans la forêt et dans les centres accueil sur divers sujets (santé pendant la grossesse, prévention des maladies à transmission sexuelle, procédures administratives), distribution de nourriture, couvertures, kits hygiènes et kits de froid, ateliers et de l’artisanat avec les femmes.

Hébergement d’urgence : il offre un espace de repos et de récupération avec tous les besoins essentiels couverts (aide médicale, sociale, psychosociale et psychologique).

Partagez cet article

2 réflexions sur “ACCUEIL DES MIGRANTS : FAIRE VIVRE LA SOLIDARITÉ”

  1. Aissatou BARRY

    👋👋👋Remerciement 👋👋👋
    Merci au Laboratoire d’Etude des Migrations Africaines pour cet article.
    En quelques lignes vous avez su décrit bien mon parcourt professionnel au Maroc dont je suis vraiment fière en tant que migrante. Croyez bien que j’y suis très sensible et je vous en remercie beaucoup.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Plus d'histoires