Laboratoire d’Etude des Migrations Africaines

DIASPORAS ET MOBILITÉS : PERSPECTIVES CRITIQUES ACTUELLES. AFRIQUE, AMÉRIQUE-CARAÏBE, EUROPE, ASIE (XVè-XXIè Siècles)

V Colloque International

Du 29 novembre au 1er décembre 2023, le Groupe de Recherche et d’Études Latino-américaines (GRELAT) de de l’Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), a organisé son cinquième colloque international à Abidjan, la capital économique ivoirienne. Cette rencontre, tenue en collaboration avec plusieurs partenaires dont le Laboratoire d’Étude des Migrations Africaines (LemAfriQ), a vu la participation de d’enseignants-chercheurs et chercheur venus du Chili, Cuba, Colombie, Côte d’Ivoire, USA, Brésil, Sénégal, Bénin, Cameroun, Gabon, Ghana, Espagne, France, Portugal, Italie.

Par Soumahoro Népou

Durant ces trois jours il y a eu une moyenne de 80 participant.e.s, public et intervenant-e-s compris, dont plus d’une dizaine de doctorant.e.s. Le reportage suivant se propose de mettre en évidence une synthèse des événements qui ont marqués cette rencontre du donner et du recevoir à travers principaux trois axes, à savoir : les séminaires avant colloque, le déroulement du colloque et le post-colloque.

Les séminaires pré-colloques


Les rencontres pré-colloques tenus les 27 et 28 novembre ont été l’occasion d’échanges fructueux entre les conférenciers arrivés le week-end et les étudiants de Licence 3, Master 1 et 2, ainsi que les doctorants. À cet effet, de nombreux intervenants de divers horizons ont entretenus les  étudiants sur divers sujets, comme le colonialisme dans les Amériques et en Afrique, développé par le professeur cubain Ismael Sarmiento et la Colombienne Jessica Mercedes Ferrer. Par leurs expériences professionnelles, tous deux ont réitérés des souvenirs portant sur l’histoire de l’esclavage et ses effets sur la vie des victimes de cette tragédie historique.  Il y a eu lieu également des échanges avec des enseignants d’autres nationalités comme le professeur Georges Moukouti du Cameroun, Victorien Lavou Zoungbo de la France, Stefanie Pacheco et Felipe Maurelia du Chile, Fernando Batista du Brasil… Globalement, le pré-colloque fût le lieu de découverte, d’échanges y d’interactions sur une multitude de questions historiques et d’actualité.

Le Prof. Ismael Sarmiento (à gauche) et Mme Jessica Mercedes Ferrer (à droite)
Source : Soumahoro Népou

Le colloque dans sa grande diversité


Le Ve Colloque International dont le thème était « Diasporas et mobilités : perspectives, critiques actuelles, Afrique, Amérique, Caraïbes, Europe, Asie (XVè-XXIè siècle) s’est déroulé du mercredi 29 novembre au vendredi 1er décembre 2023 sur le site universitaire « Pôle Scientifique ». Les différentes provenances universitaires des participant.e.s est à souligner : Chili, Cuba, Colombie, Côte d’Ivoire, USA, Brésil, Sénégal, Bénin, Cameroun, Gabon, Ghana, Espagne, France, Portugal, Italie.

Ce groupe de personnes a été accueilli à travers des processus respectifs établis par la commission « accueil et hébergement » dirigée par le Professeur Lalekou de l’Université Félix Houphoüet Boigny de Cocody dès leurs arrivées à l’aéroport d’Abidjan.  Ceci grâce à l’intermédiaire de jeunes étudiants à savoir Yougoné, Ehui Arsène, Arist-Stephan et bien d’autres. Par ailleurs, afin de faciliter l’échange entre les natifs des langues étrangères comme l’espagnol et le portugais d’avec le monde ivoirien dont le français est la langue officielle, ces étudiants ont fait de l’interprétation, mais aussi office d’intermédiaire.  Que ce soit au moment de prendre un taxi ou  de la présentation de leurs supports de conférence.

Tout au long du déroulement du colloque, dès l’aube toutes les équipes du comité d’organisation du colloque étaient déjà engagés dans leurs rôles respectifs.  Que ce soit l’équipe d’accueil qui a pris grand soins de recevoir chaleureusement les participants du colloque sur place sous la direction de Mademoiselle Zeyoro Audrey ou l’équipe logistique qui marquait déjà sa présence dans les salles d’atelier. 

La cérémonie d’ouverture a vu les interventions du Professeur Yao Jean-Arsène, d’une part, et d’autre part, des personnalités telles que le Professeur Miguel Ángel Sotelo, ex-vicerecteur de la Coopération de l’Université d’Alcalá, Professeur Victorien Lavou Zoungbo, co-organisateur, de  l’Université de Perpignan (France), le Professeur Jean-Marie Kouakou, Directeur de l’Ecole Doctorale SCALL, de l’Université Félix Houphouët-Boigny, et le Professeur Bomisso Nézin, représentant le Professeur Ballo Zié, Président de l’Université Félix Houphouët-Boigny. 

Ensuite, il y a eu successivement par trois conférences plénières, du mercredi au vendredi.  Conférences qui ont été prononcées respectivement par les professeurs Koui Théophile de Côte d’Ivoire, Ismael Sarmiento de Cuba et Lavou de France autour de thématiques  historiques et socio-politiques du monde africain et hispanique.  À côté de ces plénières, 15 panels ont eu lieu au cours desquels des communications ont été faites par des enseignants-chercheurs, chercheurs et doctorants. Des échanges dans lesquels se sont exprimées des innovations concrètes sur des problématiques existantes, que ce soit en Afrique, en Europe ou dans les Amériques. Parmi lesquels se distinguent le fléau du trafic de drogue, les questions de religiosité, la promotion des cultures à travers des activités artistiques comme la littérature, les chants et les danses, les conditions de domination d’un peuple par un autre, la satire des abus de pouvoir politique et celles des mentalités. Le tout présenté comme les principaux facteurs de sous-développement de des zones qui ont été victimes de la colonisation dans les temps anciens et persécutées sous la forme du néocolonialisme au XXIe siècle.

Dans ce contexte, le colloque a été l’occasion d’explorer les dynamiques de la mobilité humaine d’une part à travers l’expérience des Africains.es et Afro-descendants.es et, d’autre part, de croiser les thématiques des frontières, des circulations et des interactions hommes-milieux. De même, il a permis de refléchir sur les mémoires, la compétence d’agir et les interculturalités ou créolisations non seulement sur le continent africain, mais aussi plus largement dans les Amériques-Caraïbes, sans exclure l’Europe et l’Asie. Les communications pluridisciplinaires, portées par une réflexion autour des concepts, théories, méthodes et sources des études sur les diasporas, ont mis l’accent sur les enjeux imaginaires et politiques dans les domaines des sciences humaines, de la littérature, de l’art (cinéma, peinture, musiques, arts du vivant), l’histoire, la sociologie, la philosophie, etc.

La restauration


Bien que le colloque soit un lieu d’apprentissage, l’alimentation reste l’une des obligations les plus importantes. C’est donc en ce sens que l’équipe de restauration dirigée par le Dr Djè Ana Maria, aidée par plusieurs filles, a répondu favorablement aux requêtes des participants en offrant et innovant les repas, non seulement lors des pauses café, mais aussi aux déjeuners. Dans l’ensemble, c’était le lieu où les demoiselles ont démontrées  leurs savoir-faire dans le domaine de la gastronomie et même le niveau de leur éducation reçue. Par ailleurs, le colloque a été le lieu d’évaluation de la gastronomie africaine, puisque dans le cadre de la restauration, certaines variétés d’aliments ont été proposées, certaines connues et d’autres inconnues des étrangers qui ont fait le voyage en Côte d’Ivoire, pays de hospitalité. 

Ainsi, lors des pauses café, nous avons eu les propositions de bouillie de mil appelée communément dans notre langue ivoirien « baca », des baignés traditionnels nommés « tratra ou yonmi ». Quant au déjeuner, nous avons assisté à la mise en valeur de nombreux aliments.  Concernant les mets de résistances, on en dénombre le « placali » accompagné de la  sauce  gombo et du « côpê », le foufou, le riz, le garba sauté, de l’alloco, du tchep à l’ivoirienne accompagné d’autres avec du poisson grillé,  du poisson à la braise, du poisson thon, du poulet, des escargots sauté et d’autres sauces aux légumineuses. Il faut également noter que tous ces aliments ont été accompagnés par des boissons Bio de Côte d’Ivoire comme le jus  au gingembre communément surnommé « gnamankou » et « bissap ».

Dr Djè Ana Maria (gauche) et Mlle Zeyoro Audrey (droite)
Source : Soumahoro Népou
Quelques mets dégustés lors du colloque
Source : Soumahoro Népou

Le post-coloquie


Le brillant déroulement du colloque s’est achevé par une sortie le samedi 2 décembre 2023 à Grand-Bassam, une des villes historiques de la Côte d’Ivoire. Là, grâce à l’aide du guide, monsieur Koffi Aka, nous avons visité le royaume de Moossou, dirigé depuis 30 ans par le roi Nanan Kanga Assoumou. La cour royale est composée de trois parties spécifique à savoir : la cour dédiée à la réalisation cérémonies heureux ou triste, la résidence du roi et enfin la cour sacrée.

Des images de la cour Royale de Moossou
Source : Soumahoro Népou

Au-delà de ces édifices, les touristes sont entrés en contact avec la symbolisme du royaume de Moossou, à travers ses sculptures en bois et en pierres comme les sculptures des arrière-grands-parents, le tam-tam qui sert d’intermédiaire entre Dieu et les êtres, la terre et les humains, les sculptures du roi, des princes, de la femme Akan.

Des images de la cour Royale de Moossou
Source : Soumahoro Népou

Après la cour royale, nous avons visité la ville de Bassam, où nous avons découvert des sites touristiques comme celui dédié aux dames qui ont activement participé à l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

Quelques participants en bordure de mer
Source : Soumahoro Népou

En somme, le V Colloque International fut non suelement une belle fête scientifique, mais aussi l’occasion de découverte culturelle. Rendez-vous a donc été pris pour le Bénin en 2025.

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2 réflexions sur “DIASPORAS ET MOBILITÉS : PERSPECTIVES CRITIQUES ACTUELLES. AFRIQUE, AMÉRIQUE-CARAÏBE, EUROPE, ASIE (XVè-XXIè Siècles)”

  1. Yao Jhenifer Lynn

    Dommage de n’avoir pu participé à ce moment d’échange culturel, qui fut apparemment très enrichissant.

  2. KOUASSI KONAN ABOUO YAN PATRICK

    « Un article fascinant et éclairant sur les diasporas et les mobilités, offrant une perspective critique riche et actuelle sur les dynamiques historiques et contemporaines des déplacements de populations entre l’Afrique, l’Amérique-Caraïbe, l’Europe et l’Asie. L’analyse approfondie et la diversité des perspectives présentées dans cet article en font une lecture incontournable pour quiconque s’intéresse aux interactions culturelles et sociales à travers les siècles. »

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