Par Paula Vancanneyt Sanz
Dans un monde de plus en plus interconnecté et dynamique, la complexité croissante du contexte migratoire exige une réponse conjointe et coordonnée, nécessitant une collaboration étroite entre les différents acteurs: institutionnels, académiques et associatifs. Cette convergence d’efforts représente non seulement une nécessité impérieuse, mais aussi une opportunité unique de transcender les frontières géographiques et culturelles pour travailler vers une vision ambitieuse à long terme. Le moment est venu de traduire les conversations en actions concrètes, en capitalisant sur les opportunités offertes par l’environnement social et politique.
Le 4 novembre dernier, à Rabat, s’est tenue une rencontre d’échange et de partage entre le professeur Roméo Gbaguidi, président du Laboratoire d’Etude des Migrations Africaines (LemAfriQ), et le Conseil des Migrants Subsahariens au Maroc (CMSM). Parmi les membres du CMSM présents figuraient Serge Aimé Guémou (Président), Tagoi Maharouf (Vice-président), Keita Macka (coordinateur), Linda Mouzong (assistante administrative), Franck Ambazo (assistant informatique), Hassan Issa (consultant et expert juridique) et Paula Vancanneyt Sanz (étudiante-collaboratrice). Le but est de définir des objectifs pour améliorer la visibilité et l’impact du CMSM, faciliter les échanges d’expériences et de connaissances, et explorer les opportunités d’une collaboration future. Il s’agit également de donner la parole aux acteurs du phénomène migratoire dans les espaces de dialogue et les centres de décision.
Le CMSM s’est érigé comme une référence dans son domaine depuis sa création en 2005. Il a acquis une compréhension solide de l’évolution de la situation des migrants au Maroc, de la rencontre entre les différentes cultures d’Afrique subsaharienne, et de l’expérience d’intégration dans la société marocaine, ainsi que du fonctionnement des mécanismes institutionnels de l’État. A titre d’exemple, sa participation à l’élaboration de la politique migratoire a été essentielle pour promouvoir les droits des migrants. Ainsi, le Conseil se distingue par une connaissance approfondie du terrain et des besoins des communautés concernées, consolidée par sa proximité avec les diverses réalités migratoires au Maroc et de bonnes relations avec les autorités.
Étant donné que la position du CMSM à Rabat est stratégique (la capitale étant le centre administratif du pays, ce qui lui permet d’être proche des organes de décision institutionnels et associatifs), la politique de territorialisation de la migration au Maroc exige une expansion vers d’autres régions. Le Conseil cherche, par conséquent, à élargir et consolider son influence à long terme vers le nord et le sud du Royaume. Dans ce contexte, la collaboration avec LemAfriQ émerge comme une opportunité encourageante. Cette alliance non seulement élargira l’influence du CMSM, mais enrichira également les recherches du LemAfriQ avec des connaissances sur le terrain.
En ce qui concerne la visibilité, crucial dans le domaine du tiers-secteur, étendre la reconnaissance du CMSM à l’échelle régionale est essentiel. LemAfriQ se présente comme un moyen de propager la voix du CMSM vers de nouveaux publics, projetant ainsi son impact au-delà des frontières nationales.
La politique de partenariat du CMSM repose sur l’intégrité, la réciprocité, la solidarité et la transparence, recherchant des alliances qui enrichissent son travail et renforcent sa structure, dans le but ultime de promouvoir et défendre les droits des migrants et de contribuer à la gouvernance du phénomène migratoire dans son ensemble. L’alliance stratégique avec LemAfriQ permettrait l’accompagnement pour le renforcement institutionnel du CMSM et la formation de ses membres dans différents domaines (communication, gestion financière et de projets, conseil juridique, entre autres).
La réunion entre le CMSM et le président du LemAfriQ marque une avancée significative vers la compréhension du phénomène migratoire, permettant ainsi de fournir une réponse plus solide et engagée envers les communautés des migrantes au Maroc, tout en définissant le rôle que le CMSM doit jouer dans ce contexte. La création d’espaces pour partager les témoignages, les enjeux et les apprentissages des migrants, ainsi que l’élaboration d’études basées sur la réalité migratoire, nous permettent de construire une connaissance partagée et complète. Cette approche non seulement sensibilise nos sociétés, mais fournit également aux institutions une base académique solide pour une gestion migratoire plus humaine et efficace. L’alliance stratégique avec LemAfriQ apportera une nouvelle dimension attrayante et stimulante à l’avenir du CMSM, renforçant sa voix et projetant son influence vers de nouveaux horizons.
1 réflexion sur “NOUVELLES VOIES DE DIALOGUE SUR LA MIGRATION AU MAROC”
Félicitations aux rédacteurs,et merci pour l’initiative entreprise par le conseil des migrants dans son combat au profit des migrants. Nous invitons lemafriq à soutenirs et appuyer plus le conseil dans sa vision